Le blog Saucisson

Je me suis fait agresser trois fois cette semaine ! Vous me direz, c’est normal avec les apéros d’été qui s’enchaînent. Mais quand même…

Non, ça c’est pas possible !

Sur le coup, je n’ai rien dit, j’ai fait profil bas et j’ai souri jaune quand on me tendait une tranche, de celles qui agressent les yeux de par leur épaisseur caractérisée. Mais là, à palais reposé, j’exulte et j’écris pour dénoncer cette atteinte délibérée au bon goût, à la finesse, à la beauté et par delà à la France.

Celui-là même !

Je vous raconte, lundi dernier, heureux, invité à une soirée dansante entre gens de bonne compagnie. Ce fut pour moi l’occasion d’y amener l’une de mes plus belles créations: 1 kg 200 à la pesée. Magnifique. Au bout d’un certain temps à découper le saucisson avec l’art et la manière, comprenez coupé net et fin, j’eus la naïveté de proposer à l’ami papillonnant entre les demoiselles de prendre la suite des opérations, imaginant pour lui un surplus de séduction. Erreur ! Je n’imaginais pas une seule seconde l’infamie qui allait se tramer dans mon dos. A mon retour,  le salaud avait coupé pas moins d’une vingtaine de grosses tranches de ce merveilleux saucisson, du genre 1 à 2 cm de large. J’ai failli avoir une attaque.

Là c’est mieux quand même !

Un peu dans ce style là…

Je vous raconte, mardi dernier, fort de cette expérience malheureuse, j’ai ramené des chips au vinaigre à l’apéro et une boîte de cacahouètes discount. Aucun risque me disais-je…Sauf quand je l’ai vu, posé sur la table de jardin en plastique, le saucisson graisseux, suintant au soleil couchant, découpé en tranches pachydermiques. Mais pourquoi tant de violence dans ce monde? Je n’avais rien demandé, deux chips et une bière m’auraient suffi. Malgré tout, j’ai senti une petite gêne lorsqu’on me l’a tendu. Une lueur d’espoir peut-être ?

Je vous raconte, jeudi dernier, déjeuner champêtre. Tout pour être heureux, surtout que le saucisson n’a pas l’air mauvais du tout. Je ne coupe pas, je suis invité. J’aurais du m’imposer car ce fut un carnage: il criait et je souffrais de le voir ainsi martyrisé par une brute au cœur de pierre. Sur les conseils de son amie, l’indélicat ou le grossier personnage lui a tout simplement retiré la peau sans vergogne avant de l’attaquer avec un vieux couteau de cuisine dentée pour un résultat calamiteux.

Quelle semaine éprouvante ! J’en ai fait des cauchemars. Que faudra-t-il faire pour que ces gestes d’inconscience ne se reproduisent plus ? Combien d’oreilles devrais-je tirer ? Combien de réprimandes devrais-je formuler ?

Je le répète donc encore une fois: un saucisson doit se couper fin, voir très fin pour qu’il puisse dégager ainsi tous ses arômes et subtilités. L’apparence parfois grossière d’un saucisson n’est qu’un leurre qui ne révèle sa supercherie qu’au bon calibre des tranches coupées. La découpe du saucisson, pour être optimale, doit se faire avec un couteau non denté et aiguisé comme il se doit.

« Montre-moi comment tu coupes le saucisson et je te dirais qui tu es ! »

T-shirts du Charcutier:

Bob Old School « I Love Saucisson » Bob « J’aime le saucisson » Bob Old School « Barbak to the future » T-shirt Unisexe « Le gras c’est ma vie »