Comment déguster un saucisson
Il n’y a pas 107 000 façons d’apprécier un saucisson à sa juste valeur. Oubliez le pain, les cornichons et encore moins le beurre. Un saucisson, ça se mange pur, sec, sans aucun artifice. Un saucisson, ça se suffit à lui même.
Quand nous avons enfin entre nos mains, un saucisson de classe supérieure, il faut se mettre au calme, à l’abri des bruits extérieurs et de toutes autres interférences nuisibles. C’est une histoire entre vous et lui. Un moment de plaisir qui ne se partage pas. Une jouissance égoïste ou rien d’autre ne compte que l’autosatisfaction.
Est ce que vous prêter vos compagnons ou vos compagnes ?
J’imagine que non. Ici c’est la même chose. Un bon saucisson, on peut en parler et le rêver à plusieurs mais quand il s’agit d’une réalité, qu’enfin le désir se transforme en quelque chose de concret, il faut en profiter….seul.
Assis sur une chaise, l’allure altière et le port du couteau décidé, vous découpez une tranche: la première d’une longue série. Pendant ce laps de temps très court, la salive remplit à flot continu votre bouche à mesure que le fumet titille vos narines. La vision de ce mets exquis vous comble de joie.
Transi d’excitation, vous dégustez cette tranche et la boîte à souci se referme alors. Le plaisir que vous éprouvez est tel que tous les problèmes de la vie courante s’envolent laissant place à un sentiment de plénitude. Rien ne peut plus vous destabiliser, vous vous sentez l’âme d’un conquérant chevauchant allègrement son fidèle destryer.
Et vous continuez, tranches après tranches, votre chevauchée fantastique à travers les montagnes de saveurs. Rien ne peut plus vous arrêter, frénétiquement vous coupez de plus en plus vite et vous ingérez de plus en plus passionnément. La folie vous envahi mais le combat est perdu d’avance. Le saucisson vous assomme par ko gustatif.
Vous lâchez le couteau, vous vous affalez un peu plus sur votre chaise, repus. Le repos du guerrier qui s’offre à vous sonne comme la fin d’un rêve éveillé. L’espace d’un instant, vous avez communié avec Dieu. Vous remerciez le ciel de vous avoir donné cet avant goût du paradis et vous vous sentez alors regonflé à bloc, prêt à conquérir le monde !
Ps: l’abus de substance hallucinogène est nocif pour la santé !
Merci pour ce blog que j’ai dévoré avec passion! Un vrai régal pour les néophytes, les amateurs comme pour les confirmés de notre bel art de vivre français.
Merci pour vos encouragements !
Juste magique et poétique je m’en vais de ce pas en acheter un !
C’est drôle et complètement vrai! P’tain la salive qui monte rien qu’à sentir l’odeur, grrr!
Bravo pour ce blog !
J’ai eu trop envie d’aller acheter un saucisson. Je suis actuellement en pleine chevauchée fantastique à travers les montagnes de saveurs. :))
j’adore
Merci beaucoup,
Cela fait maintenant plus de 5 ans que je suis à la recherche d’un espace d’échange entre passionnés de saucisson (ou comme je préfère les nommer : sauciflaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaard !)
Je n’ai jamais rien lu d’aussi beau, poétique, mais terriblement vrai (j’adore le sauciflard).
Cependant, j’ai un GROS désaccord avec vous concernant la méthode de dégustation. Je préconise la dégustation non pas comme vous le prétendez assis sur une chaise, mais c’est bien sur un tabouret que le saucisson révèle véritablement sa saveur profonde et nuancée.
Vous insultez le sauciflaaaard ! Une technique d’amateur, voire de noob, mais que j’excuse volontier car nous aprtageons tous deux l’amour du saucisson
Amitié sauciflard,
ZlatanardDeSauciflard
Bonjour Leblogsaucisson,
Pour acter notre réconciliation, je vous propose de nous asseoir autour d’une table, sur des tabourets donc
J’ai d’ailleurs sur moi un gros saucisson qui datera de 36 ans le 12 juin prochain; propre et robuste, il ne demande qu’à être décalotté, avec toutes les précautions nécessaires bien entendu…
En bouche, il révèle enfin toutes ses potentialités, j’aimerais le partager avec vous.
Je vous tend mon saucisson, j’espère que vous me tendrez le votre
Amitiés,
ZS
Il ne faut y voir ici qu’une simple erreur lexicale car je reconnais volontiers qu’un tabouret sied mieux aux esthètes que nous sommes.
Avant de lire votre message, je pensais que plus rien ne pouvait me choquer. J’avais tort…;)
Bonjour,
je suis presque scandalisé de voir qu’à aucun moment, le type de couteau utilisé pour ce moment privilégié n’est évoqué.
Alors oui ca coule de source, il faut bien évidemment utiliser un couteau bien affuté et surtout sans dents !
Selon moi c’est un sacrilège que ceux qui utilisent un couteau à dents pour couper une tranche de sifflard.
Néophytes, svp, arretez d’utiliser n’importe quel couteau pour couper votre sauc’.